Logiciel d'évaluation en langue maternelle
Dans la démarche diagnostique pour un enfant, les facteurs à prendre en compte sont multiples. Parmi eux se trouve la langue maternelle. Elle est la grande délaissée des évaluations psychologiques. Les tests, même les meilleurs, sont étalonnés pour les monolingues. Les manuels indiquent qu’une condition pour administrer un test à un enfant est qu’il comprenne le français.
La problématique de la langue maternelle a pris de l’ampleur ces dernières années dans la lutte contre les discriminations. La discrimination linguistique, qui était à l’arrière-plan, a pris de l’importance. Aux Etats-Unis est née la mouvance du « fair-assessment », l’évaluation équitable et l’Europe a suivi.
Ne pas tenir compte qu’un enfant n’a pas appris le français dès sa naissance induit des erreurs de mesures dans les tests. Si un enfant ne comprend pas aussi bien une consigne en français qu’il ne l’aurait comprise en farsi, que teste-t-on ? On teste son niveau de français. Cela peut conduire à des erreurs diagnostiques graves.
Les recherches se sont multipliées, les données sont de plus en plus solides, mais l’implantation dans la pratique n’est pas encore très facile. L’outil qui domine aux Etats-Unis, la C-Lim de Flanagan et Ortiz n’est pas traduite en français, il est dès lors compliqué de mettre en place une évaluation équitable solide dans notre langue.
Je suis psychologue et orthophoniste, je suis confronté à cette question depuis longtemps. J’ai l’avantage de pouvoir creuser les aspects langagiers avec des outils spécifiques, mais ceux-ci ne résolvent pas la question.
J’ai ressenti un grand sentiment d’incompétence d’être monolingue et de ne pas pouvoir aborder la langue maternelle des enfants autrement que par le truchement des parents ou d’un interprète. J’ai souvent agi avec les enfants allophones comme avec les monolingues, sans adaptation particulière. Mais je savais que je passais à côté d’un pan essentiel du développement de l’enfant.
Il existe des manières de contourner ce problème au lieu de l'affronter. Pour des enfants ne parlant pratiquement pas français, les tests sans langage ou les parties non-verbales des tests sont disponibles. Mais ce sont les épreuves verbales qui sont le mieux corrélées à l’intelligence générale et il est dommage de s’en priver. Une autre manière de faire est d’adapter la passation à l’enfant. Mais alors, les normes ne sont plus valables. Une autre procédure est d’utiliser un interprète pour la passation, ce qui entraîne là aussi une invalidité des normes.
La manière la plus compatible avec l’évaluation équitable est de pondérer les résultats selon la charge linguistique et culturelle des subtests. C’est l’approche de la C-Lim de Flanagan et Ortiz. Malheureusement, là aussi, la pondération se fait à partir du niveau en langue maternelle comparé au niveau en anglais (la C-Lim n’est pas traduite). Il faut donc estimer soi-même, au doigt mouillé, le niveau de l’enfant.
Le besoin de travailler avec la langue maternelle est bien établi, mais aucune solution simple n’était disponible pour y répondre. J’ai profité de ma double casquette de psychologue et d’orthophoniste pour proposer une manière nouvelle d’aborder les choses. Avec une collègue orthophoniste, j’ai fondé Vernex-Cognition, qui a produit un logiciel spécifique, Vernex-P
Le développement de l’informatique a rendu possible des solutions techniques énormes, qui permettent d’aborder de manière simple et ergonomique la langue maternelle.
Vernex-P est un logiciel qui compare la compréhension en langue maternelle et en français. C’est l’information pivot qui permet d’appliquer les pondérations nécessaires à une évaluation équitable ! Une information simple et essentielle : cet enfant comprend-il le français aussi bien que sa langue maternelle ?
Fort de cette information, le clinicien pourra pondérer les résultats et adapter sa prise en charge. Vernex-P s’intégrera sans friction dans votre démarche diagnostique.
C’est un progrès considérable, et il est possible d’aller plus loin.
Entrer dans la langue maternelle de l’enfant ouvre des possibilités considérables. L’expérience m’a montré que les enfants et les parents sont surpris qu’on propose du matériel en langue maternelle. Ils le vivent comme une marque d’intérêt et de respect. Le message implicite de valorisation de la culture et de la langue est très fort. En offrant ce passage par la langue maternelle, on dit à l’enfant qu’en s’intégrant dans le système en Europe, il ne doit pas se défaire de sa culture d’origine, si de sa langue. Cette simple démarche signifie déjà beaucoup. Il est néanmoins possible d’aller beaucoup plus loin grâce à elle et de travailler sur les implications de l’allophonie sur le développement cognitif. Quand un bilinguisme se déroule bien, il est extrêmement positif, il améliore la perception auditive, la mémoire, la flexibilité et surtout l’inhibition. En revanche, quand l’enfant n’a pas la possibilité de bien développer ses différentes langues, quand il a honte de sa langue maternelle par exemple, le bilinguisme peut devenir difficile à vivre. Pour aborder ces questions, j’ai conçu une formation gratuite qui permet de comprendre les principaux enjeux. Elle est disponible ici.
Connaître le niveau en langue maternelle est essentiel et a de multiples utilités. Les deux principales sont :
L’évaluation en langue maternelle évite les erreurs diagnostiques entre la pathologie langagière et les retards d’apprentissage de la langue d’accueil. Avec Vernex-L, 15 minutes suffisent à obtenir une information essentielle : quel est le niveau de l’enfant dans sa langue maternelle comparé à son niveau en français.
Cette information permet déjà d’améliorer significativement la qualité de l’évaluation. Elle se suffit à elle-même, mais elle peut aussi être la porte d’entrée vers une démarche diagnostique et clinique plus large, plus profonde : conduire l’enfant au Graal du bilinguisme, le bilinguisme additif ! Que chacune de ses langues nourrisse l’autre et qu’il en développe les bénéfices cognitifs.
Vernex-P est un logiciel qui compare la compréhension orale en langue maternelle et en français.
L’enfant entend deux séries de 50 items, en français et en langue maternelle, associé à 4 images. Il doit désigner l’image correspondant au son entendu.
Le logiciel donne ensuite le pourcentage de bonnes réponses. Le logiciel passe en revue des mots et des phrases.
Il est utilisable avec les enfants dès qu’ils ont la capacité attentionnelle et motrice suffisante, c’est-à-dire aux alentours de 3 ans. La difficulté des items les plus complexes fait qu’il est encore discriminatif au-delà de 12 ans, mais l’âge n’est pas le critère principal. Ce qui compte le plus est la durée d’exposition au français. Un primo-arrivant de 15 ans peut passer l’évaluation avec profit s’il est arrivé il y a moins de 3 ans, ou si ses progrès en français semblent insuffisants. De manière générale, Vernex-P est utile dès l’instant où le clinicien s’interroge sur la langue maternelle de l’enfant.
Vernex-P contient actuellement 55 langues. Nous en ajoutons régulièrement. Toutes les langues sont incluses dans le prix. Il n'y a pas de frais cachés.
Afrikaans
Albanais
Allemand
Amharique
Anglais (Etats-Unis)
Arabe
Arabe dialectal d’Algérie
Arabe dialectal du Maroc
Arabe dialectal de Tunisie
Arménien
Bengali
Berbère
Birman
Bulgare
Cantonais
Chinois
Coréen
Créole d'Haïti
Espagnol (Espagne)
Espagnol (Mexique)
Français
Grec
Hindi
Italien
Japonais
Khmer
Kurde Kurmandji
Kurde Sorani
Lingala
Malais
Néerlandais
Norvégien
Ourdou
Pachto
Pendjabi
Persan
Polonais
Portugais (Brésil)
Portugais (Portugal)
Roumain
Russe
Serbe
Shona
Somali
Suédois
Suisse-allemand
Swahili
Tagalog
Tamoul
Tchèque
Thaï
Tigrinya
Turc
Vietnamien
Xhosa
La traduction se fait en plusieurs étapes. Nous n'employons aucune traduction automatique.
Les traductions sont parfois délicates à faire quand les langues comportent de nombreuses variantes régionales, c’est pourquoi le processus suivi est aussi précis et minutieux. Cela assure la qualité nécessaire. Néanmoins, cela implique aussi des choix de variantes linguistiques. Nous essayons de prendre la variante la plus parlée, laquelle ne correspond pas forcément à la variante familiale d’un enfant spécifique.
Vous pouvez vous faire une idée de ce à quoi il ressemble sur la vidéo ci-contre. Et même mieux, vous pouvez obtenir une version d'essai !
Connaître le niveau de l'enfant dans sa langue maternelle permet de poser des diagnostics plus fiables
Certains enfants développent mal leur langue maternelle, surout pour des raisons de diglossie. Le savoir permet de d'intervenir de manière plus adéquate
Vernex-L est le seul logiciel actuellement disponible qui permette d'évaluer les enfants directement dans leur langue maternelle sans passer par un interprète
Utilisé de manière clinique avec les familles, Vernex-L ouvre un espace de dialogue et permet aux parents d'être acteurs du développement langagier de leur enfant
Pour que vous puissiez vous rendre compte des possibilités du logiciel, nous vous mettons à disposition une version d’essai. Elle ne comporte qu’une seule langue maternelle, le mandarin et elle est limitée à 7 jours. Vous pourrez ainsi tester le fonctionnement général et constater ce qu’il est en mesure de vous apporter au quotidien.
Si vous êtes déjà convaincu, vous pouvez acheter le logiciel ici. Le processus d’achat est simple. Vous commandez le logiciel, vous recevez immédiatement le lien permettant de le télécharger et de l’installer. Il est entièrement opérationnel pour une période de 10 jours, période durant laquelle nous vous enverrons la licence qui le débloquera définitivement.